Abraham Mazel

MAZEL Abraham, de Saint-Jean de Gardonnenque (Falguières) né le 5 septembre 1677, peigneur de laine. Fils de David Mazel et de Jeanne Daudé du Villaret (Grizac), il est "visité de l'esprit de prophétie en octobre 1701" ; l'inspiration lui vint de délivrer les prisonniers de l'abbé du Chaila, et il organise avec Esprit SEGUIER, les frères RAMPON et quelques autres, l'attaque du Pont de Montvert et le meurtre de l'archiprêtre des Cévennes, le 24 juillet 1702, qui marqueront le début de la guerre des camisards.

La maison natale d'Abraham MAZEL

Depuis ce moment, MAZEL combat ou prophétise dans les Hautes Cévennes, tantôt à la tête d'une petite troupe, tantôt seul. En octobre 1704 MARION se rend pour lui en rapportant son fusil ; mais MAZEL continue ses assemblées, et il est arrêté vers la fin de janvier 1705 ; il a la vie sauve grâce à l'intervention du curé de Saint Martin de Corconac, qu'il avait épargné auparavant, et grâce aussi à sa reddition par l'intermédiaire de son ami MARION. Le 24 juillet 1705, il s'évade spectaculairement de la Tour de Constance avec 16 autres détenus. Il se rend par l'intermédiaire du Cadet La Forêt sur l'assurance d'être conduit à l'étranger, et rejoint MARION et ses compagnons au Saint Esprit, et va avec eux jusqu'à Genève, puis à Lausanne, où il est pensionné comme officier dans le "régiment camisard". En novembre 1705, il est impliqué dans l'affaire de la tentative de débarquement en Savoie des camisards et des partisans savoyards, mais il n'est pas expulsé car il ne voulait pas faire partie de l'expédition "à cause qu'il est faible de jambes, ayant encore la fièvre présentement". Il part ensuite en Angleterre, où il participe au groupe des "prophètes cévenols" ; une inspiration lui ordonne de repartir en Cévennes, et en mars 1709, accompagné de Daniel GUY Billard et d'Antoine DUPONT, il passe en Vivarais où il lève une troupe de jeunes gens ayant à leur tête Jean JUSTET de Vals.

Après plusieurs escarmouches, (MAZEL est blessé au cours de l'une d'elles dans la région Vernoux-St-Fortunat), les camisards attaquèrent le 22 juin les régiments suisses de Courten qui se retirèrent sans combattre. Le 8 juillet les camisards, malgré une ferme défense, sont défaits à Leyrisse : JUSTET et probablement aussi DUPONT sont tués. Une dizaine de jours plus tard, les débris de la troupe de Mazel sont dispersés à Font-Réal près de St-Jean-Chambre. Daniel GUY Billard est tué près de Vors, et MAZEL parvient encore à s'enfuir. Il se cache pour guérir de ses blessures, puis part vers les Cévennes pour reprendre la lutte. Là il rencontre plusieurs fois CLARIS, CORTEIZ et les autres prédicants encore en activité, et prépare un nouveau soulèvement armé (en liaison avec RIFFIER).

Il est abattu le 14 octobre 1710 au mas de Couteau près d'Uzès, alors qu'il était en conférence avec CLARIS et le marchand COSTE. Un procès est fait à la mémoire de celui qui fut le premier et le dernier des camisards.

Sources et bibliographie : ses Mémoires, sa déposition dans Le Théâtre sacré des Cévennes (p 77), Archives cantonales de Lausanne (Bu15), les Mémoires de Marion.

"Mazel harangue les conjurés avant l'assassinat de l'abbé du Chayla" (verre coloré de Samuel Bastide, musée des Vallées Cévenoles)

 

Généalogie d'Abraham Mazel

C'est grâce aux recherches inédites effectuées dans les archives municipales de Saint Jean du Gard par M. Jean Bertrand, pour le compte de l'Association Abraham Mazel, que cette généalogie a pu être établie. On y apprend, en particulier, pour la première fois, que Abraham Mazel fut le fils unique de David Mazel et de Jeanne Daudé décédée alors qu'Abraham n'a que 3 ans et qu'il aura des demi-frères et sœurs du fait du remariage de son père.

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