Commémoration du tricentenaire de l’exécution de Pierre « Esprit » Séguier

11 août 2002 au Magistavols (Cassagnas)

Dernière minute : la commémoration, et en particulier la conférence d'Isabelle Maurin-Joffre, aurait lieu à St-Julien-d'Arpaon

Maison du Magistavols longtemps considérée comme celle d'Esprit Séguier (photo André Nicolas)

Devant nous, se profile l'année 2002. Un pré-programmes de la Délégation aux célébrations nationales a été diffusé, mentionnant en particulier : « Juillet 2002- Début de la guerre des Camisards ». Ainsi donc, après la commémoration de la Révocation de l'Édit de Nantes en 1985, puis de l'Édit lui-même en 1998, arrive une nouvelle occasion dans notre contrée d'exercer notre devoir de mémoire, tout en faisant progresser nos connaissances historiques.
Le 24 juillet 1702 sont frappés sur la scène de l'histoire les trois coups du Théâtre sacré des Cévennes : l'abbé du Chayla, archiprêtre des Cévennes, succombe à l'assaut d'une soixantaine d'hommes. Certains d'entre eux sont connus de nous par le récit des chroniqueurs et par les sources d'archives. A leur tête -entre autres- quelques hommes résolus originaires du Bougès et du Mont Lozère : Pierre dit Esprit Séguier du Magistavols, Salomon Couderc de Vieljouves, Jean Rampon et son frère du Pont-de-Montvert, Isaac Soulages de Cassagnas, David Mazauric du Mijavols et Abraham Mazel que l'on peut considérer originaire de Grizac.
Pris, le 28 juillet au Plan-de-Fontmort, Pierre Esprit Séguier avoue le meurtre de l'abbé du Chayla; jugé et condamné par les magistrats du Présidial de Nîmes, il devient le premier des camisards exécuté. Il est brûlé le 12 août 1702 sur les bords du Tarn au Pont-de-Montvert. Ainsi prend fin l'existence terrestre de ce «météore» dans la guerre des Cévennes, comme l'a récemment qualifié un historien. Cette courte apparition sur la grande scène de l'histoire peut expliquer le désintérêt des historiens à son sujet. Seul, A. Atger lui a consacré une courte étude publiée en 1903, comme il l'a fait pour les autres chefs camisards lors du deuxième centenaire de la guerre des Cévennes.
Pierre Séguier n'est connu de nous que par les témoignages publiés et republiés de ses contemporains : l'abbé Louvreleuil, d'une part, et son compagnon Abraham Mazel, d'autre part.
Il y apparaît comme sans descendants.
La localisation de sa maison natale est maintenant sujette à caution. Un point d'interrogation figure dans les guides récents pour désigner celle sur les murs de laquelle est apposée une plaque, au Magistavols. Nous n'avons plus les certitudes de Gaston Tournier, qui situait en 1931 la maison natale d'Esprit Séguier dans la vieille bâtisse alors transformée en école.
Paradoxalement, alors que la mémoire de ce conflit religieux a perduré jusqu'à nous -comme le montre brillamment la thèse de Philippe Joutard- le souvenir d'Esprit Séguier s'est éteint dans sa paroisse, son village et sa famille. Il renaît enfin maintenant grâce à une équipe de chercheurs et de généalogistes.

En réalité Pierre Esprit Séguier est encore présent par ses descendants, toujours nombreux aux environs du Magistavols, dans la vallée de la Mimente. De son union avec Anne Atger, en 1685 à la veille de la Révocation, sont nés plusieurs enfants dont trois ont fait souche.
Nous avons pu retrouver :
1) sa fille Jeanne, qui épouse le 27 décembre 1718 Jean Saix de Balazuègnes, paroisse de St-Julien-d'Arpaon. Ce ménage s'installe au Magistavols.
2) son fils Jacques, marié le 29 septembre 1719 à Anne Prunet de Ventajols, paroisse de St-Julien-d'Arpaon.
3) son fils Pierre qui «vient faire gendre» à Balazuègnes en épousant le 17 janvier 1724 Jeanne Chabrol.
Avec le soutien et la participation de la municipalité de Cassagnas, sera organisée le 11 août 2002 une journée consacrée à Pierre Esprit Séguier. Elle devrait réunir ses descendants et tous ceux qui voudront se joindre à cette manifestation qui devrait être avant tout une fête de famille mais aussi un hommage au premier des condamnés à mort de la guerre des Cévennes.

Un programme a été établi, simple comme l'était Pierre Séguier, modeste « cardeur de laine ».
- Accueil des participants et allocution de Mr Jean-René Plantier, Maire de Cassagnas.
- Culte au Magistavols.
- Conférence d'Isabelle Maurin-Joffre sur Pierre Esprit Séguier et sa famille.
- Pique-nique en commun (sorti du sac).

Communiqué par Isabelle MAURIN-JOFFRE (publié dans LCC n° 127)

Extrait d'un document des Archives du ministère des Affaires étrangères (Mémoires et documents vol. 1640) recensant Esprit Séguier et sa famille dans "Ceux qui se sont le plus distingués en mal de la paroisse de Cassagnas" (paru dans LCC n° 120 de janvier-mars 2000)

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