Jean Justet

JUSTET Jean, du Noujaret près de Vals. D'une famille aisée, probablement de la petite noblesse, cet ancien militaire, peut-être ancien camisard de CAVALIER (d'après Brueys), aide MAZEL, DUPONT et BILLARD dans la tentative d'insurrection du Vivarais en 1709 (Bosc V 901). Il meurt à la bataille de l'Eyrisse (8 juillet 1709) après avoir chèrement vendu sa peau si l'on en croit Brueys (IV 266). (Notice Dictionnaire des camisards)


Pierre Coulet, de l'association Patrimoine Huguenot d'Ardèche, nous envoie les compléments biographiques suivants, essentiellement tirés de : "Origine des guerres de religion dans le Vivarais (1618) - Vals et la famille de Justet" par H. Chapon (Revue Chrétienne, 83 Bd Arago Paris (1911 , 58ème année) pp. 1-47.

Jean JUSTET tué au combat de Leyrisse avait environ 26 ans en 1709 lorsqu'il rencontra Mazel, Billard et Dupont. Il avait un frère cadet Isaac qui selon l'interrogatoire de J.-P. Buis participa également au combat.

Histoire familiale de Jean Justet

Son père est décédé alors qu'il n'avait pas 5 ans. Il habitait avec sa mère (Marguerite Souchon) "Le Noujaret" près de Vals (actuellement Vals-les-Bains en Ardèche).
La famille avait été une famille protestante aisée de Vals jusqu'en 1628, date de la reddition de la ville où son arrière grand-père, Estienne de Justet, avait dû abandonner sa maison confisquée et devenue "bien d'église". Cet arrière grand-père s'était réfugié à l'extérieur de Vals au "Noujaret" une de ses deux propriétés gérée par son fermier Pierre Noujaret. Il y était venu avec un fils prénommé Jean qui épousa la fille du fermier, Esther Noujaret.
Ce couple eut un fils et une fille. Leur fils Anthoine mourut en 1688 laissant à sa veuve Marguerite Souchon une situation difficile.
Jean Justet que l'on avait surnommé "le Vaillant Justet" était le fils d'Anthoine et de Marguerite Souchon. Il passa son enfance au Noujaret élevé et instruit par sa mère. ".… il avait déjà sur les jeunes gens des hameaux voisins une autorité morale qu'il devait aussi bien à son instruction et à son intelligence, qu'à sa stature imposante et à sa force herculéenne".
Il allait souvent à Vals et fut remarqué par le capitaine commandant la compagnie de fusiliers qui y tenait garnison. Les sergents recruteurs tentèrent d'enrôler Jean Justet et le capitaine lui avait même promis la fonction de porte-étendard.
D'un caractère indépendant et compte tenu de l'histoire de sa famille, Il refusa toutes les propositions qui lui furent faites. Devant ce refus, le commandant de la garnison de Vals décida de l'enrôler de force et le fit saisir au Noujaret par une quinzaine de soldats. Justet tenta de fuir mais fut rattrapé.
Cette incorporation ne dura pas puisqu'il fut libéré quelques mois plus tard, le 14 juin 1703, muni du certificat suivant :
"Nous, capitaine d'une compagnie franche de fusiliers, donnons congé absolu au nommé Justet, soldat de ma compagnie, pour servir où bon lui semblera, n'étant pas en état de servir pour ses incommodités. Je prie tous ceux qui sont à prier de ne lui faire aucun trouble"
Fait à Vals, ce 14ème jour de juin 1703
Signé "Hillaire".

Justet réintégra le Noujaret où il aida sa mère à faire valoir l'exploitation. Six ans plus tard, en 1709 l'arrivée de Mazel, Billard et Dupont en Vivarais allait radicalement changer le cours des choses.

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