La Maison natale d’Abraham Mazel à Falguières

La maison natale d'Abraham Mazel en cours de restauration.

Localisation : La Maison natale d'Abraham Mazel surplombe le Hameau de Falguières et le Gardon de St-Etienne-Vallée-Française/Mialet, rive gauche. Pour s'y rendre à partir de Saint-Jean-du-Gard, prendre la direction de St-Etienne-Vallée-Française et au sommet du petit col de Lamira (environ 3 kms) prendre la petite route à droite en direction de Falguières. Traverser le hameau, la Maison se trouve au-dessus, légèrement en amont.

Historique : Ecrit indifféremment au cours des siècles Faugières, Falguière ou Falguières, ce hameau tire son nom de la fougère abondante à cet endroit. Ce hameau était autrefois exclusivement peuplé d'agriculteurs (châtaigniers, mûriers, cultures maraîchères), tous éleveurs et travaillant la laine. Falguières possède aussi une source d'eau chaude (située dans une propriété privée) qui est déjà mentionnée au Moyen Age sous le nom de "Font-Caude". Aujourd'hui ce hameau est habité par quatre familles d'agriculteurs, éleveurs, tandis qu'une soixantaine de personnes y résident de façon permanente ou saisonnière. Une clède encore en activité, aux Pomarèdes, et un moulin permettent la commercialisation de farine de châtaigne. On y récolte aussi du safran.

Perchée un peu au-dessus, la Maison natale d'Abraham Mazel domine le hameau. Le chef (prophète) camisard Abraham Mazel est né dans cette demeure le 5 septembre 1677. Cette vieille bâtisse d'architecture typique d'un habitat cévenol rural a appartenu à la famille d'Abraham Mazel depuis au moins 1548.

Les différentes parties de cette maison (base de tour, dépendances…) montrent qu'elle a été considérablement modifiée et adaptée aux familles qui l'ont successivement habitée. A l'intérieur de la maison on peut voir encore la trappe qui permettait, comme dans toutes les demeures cévenoles, de rapidement gagner la cave pour s'enfuir si cela était nécessaire. Les voûtes intactes de la cave ainsi que la fenêtre de laquelle Abraham Mazel sauta en décembre 1704 pour échapper aux soldats venus l'arrêter, sont les témoins de cet épisode camisard. A la suite de la mort de Mazel (Uzès 14 octobre 1710) et de son jugement (post mortem - 18 octobre 1710), la maison fut incendiée, entraînant la destruction de la partie haute.

Maison natale d'Abraham Mazel : la fenêtre d'où il sauta pour échapper aux soldats qui venaient l'arrêter en janvier 1705

A partir de ce moment, les biens de la famille Mazel ayant "été confisqués", elle changea de propriétaire pour appartenir dès le début du XIX° siècle à la famille Salles originaire de Lozère et venue s'installer dans les Basses-Cévennes. En juin 1995 elle fut rachetée par l'Association Abraham Mazel qui en est aujourd'hui propriétaire et qui y développe un projet de restauration et de préservation des espèces naturelles anciennes et y installe un centre culturel dédié aux résistances. (Renseignements tél: 04 66 85 33 33)
Les différentes parties de cette maison (base de tour, dépendances…) montrent qu'elle a été considérablement modifiée et adaptée aux familles qui l'ont successivement habitée. A l'intérieur de la maison on peut voir encore la trappe qui permettait, comme dans toutes les demeures cévenoles, de rapidement gagner la cave pour s'enfuir si cela était nécessaire. Les voûtes intactes de la cave ainsi que la fenêtre de laquelle Abraham Mazel sauta en décembre 1704 pour échapper aux soldats venus l'arrêter, sont les témoins de cet épisode camisard. A la suite de la mort de Mazel (Uzès 14 octobre 1710) et de son jugement (post mortem - 18 octobre 1710), la maison fut incendiée, entraînant la destruction de la partie haute. A partir de ce moment, les biens de la famille Mazel ayant "été confisqués", elle changea de propriétaire pour appartenir dès le début du XIX° siècle à la famille Salles originaire de Lozère et venue s'installer dans les Basses-Cévennes. En juin 1995 elle fut rachetée par l'Association Abraham Mazel qui en est aujourd'hui propriétaire et qui y développe un projet de restauration et de préservation des espèces naturelles anciennes et y installe un centre culturel dédié aux résistances. (Renseignements, tél: 04 66 85 33 33)

Cette Maison et toutes les montagnes qui l'entourent sont vraiment les lieux de prédilection du chef camisard. C'est là qu'il a vécu jusqu'à son engagement dans la révolte camisarde, à la suite d'une "révélation" qu'il aura le dimanche 9 octobre 1701, au cours d'une assemblée clandestine. C'est là qu'il se retire soit par désir de mener une réflexion personnelle, soit pour chercher le réconfort à la suite de maladies. C'est là qu'on essaye de l'arrêter. C'est dans le château de Marouls, juste en face, qu'on le pourchasse (6 janvier 1705). C'est dans ces vallons qu'il s'oppose au capitaine Poul, (septembre 1702) ou qu'il cache ses troupes. C'est sur les monts environnants (Acam des Aigladines) qu'il donne rendez-vous aux autres chefs (Rolland, Cavalier -septembre 1702) ou que Jacques Savin le retrouve après son évasion de la Tour de Constance (24 juillet 1705).

Lieu de mémoire : Cette Maison et les lieux qui l'entourent, par la série d'événements dont il furent tour à tour le théâtre, correspondent à la définition que Pierre Nora attribue aux lieux de Mémoire. En effet, si elle fut, en premier, le témoin de la résistance des camisards, elle fut aussi refuge pour les maquisards pendant la deuxième guerre mondiale (suivant un témoignage oral que nous a livré - en juillet 1995- le pasteur Pierre Chaptal, aumônier du maquis allemand résistant aux côtés des maquis français, alors qu'il fuyait on l'avait prévenu "qu'il pouvait monter la-haut dans la vieille Maison, qu'il y trouverait refuge". Ce qu'il fit.). Enfin lors de l'opposition des habitants de la Vallée Française au projet de barrage de la Borie, en 1992, cette maison fut choisie comme lieu d'expression de la résistance et de c'est de là en particulier que partit l' "Appel en destination des Pays du Refuge". Voir la biographie d'Abraham Mazel et sa généalogie.

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