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- Ce sujet contient 26 réponses, 27 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par MS, le il y a 12 années et 3 mois.
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27 octobre 2001 à 17 h 21 min #5360Cécile ReynesInvité
Je souhaite des renseignements sur l’histoire d’un Presbytère/Cure/Séminaire de La Salle-Prunet (La Salle-Montvaillant jusqu’en 1791). Aurait été construit en 1714 comme presbytère pour le Curé Mercier. Serait ensuite devenu un Séminaire protestant surnommé l’Ecole des Martyrs. Aurait été habité entre autres par le Pasteur Cabriac ou Monsieur de Cabriac ??, ainsi que par un pasteur surnommé l' »Evêque Huguenot ». Habitant à Londres, puis-je me procurer des renseignements sur cette maison, et sur mes ancêtres de La Salle-Prunet ?
Merci de toute information.
Cécile Reynes
6 novembre 2001 à 7 h 50 min #5361Pierre RollandModérateurUn élément de réponse très partiel : j’espère que d’autres visiteurs du site compléteront. Le pasteur Jean-Pierre Gabriac avait fondé (dans les années 1750-1760), « une sorte de séminaire clandestin où il préparait quelques jeunes gens au ministère pastoral avant que ceux-ci n’aillent parfaire, à Lausanne, leur formation théologique, comme il l’avait fait lui-même ». Cette citation est extraite du 1er volume des « Itinéraires protestants » des Presses du Languedoc, Cévennes, page 113. A noter que c’est le séminaire de Lausanne, longtemps dirigé par Antoine Court, qui était surnommé » l’école des martyrs » (plusieurs des anciens étudiants, devenus pasteurs du Désert en France, sont morts sur l’échafaut). Comme « évêque huguenot », je ne vois qu’Antoine Court ou Paul Rabaut qui auraient pu porter ce surnom (que je ne connais pas. Où l’avez-vous lu ?). Enfin, je pense que ce « séminaire » ne se tenait certainement pas dans le presbytère catholique, qui était probablement habité à l’époque par le curé.
Si vos ancêtres sont de Prunet-La Salle-Montvaillant, il faudrait donner leurs patronymes pour pouvoir les situer, Reynes me semblant, bien que je ne sois pas un spécialiste de généalogie, venir plutôt du Vivarais !
Pierre ROLLAND
9 novembre 2001 à 18 h 27 min #5362Cécile ReynesInvitéEn effet, j’ai également appris d’une autre source que c’est l’Ecole Réformée de Lausanne qui était surnommée l’Ecole des Martyrs. Voici un extrait d’un email à ce sujet :
« …Enfin, une nouvelle génération de pasteurs fut formée dans la clandestinité, d’abord à la Salle-Prunet, prés de Florac, puis, à partir de 1726, au fameux séminaire de Lausanne, que l’historien Michelet pourra appeler « école des martyrs » tant nombre de ses élèves périrent pour leur foi?’
Il me semble probable qu’il y ait eu des liens entre l’Ecole de Lausanne et le Séminaire de la Salle. L’Ecole de Lausanne existe toujours, elle a même un website et je me propose de la contacter pour avoir des précisions.
Le Presbytère catholique/Séminaire Protestant de La Salle-Prunet existe toujours, au bord de la Mimente. Comment il a pu « virer de bord » de cette façon est bien mystérieux. Le fait est, en tous cas, que des pasteurs protestants y habitaient encore au 20ème siècle, ce dont témoignent les noms figurant sur les tombes du minuscule cimetière protestant dans le parking de l’Auberge Cévenole.
Les renseignements que j’ai sur le Séminaire de la Salle viennent à la fois de recherches sur Internet et d’entretiens avec les descendants de ces pasteurs… toujours établis dans la région de Florac. Ce sont eux qui m’ont parlé de « l’Evêque Huguenot ». Une partie du terrain du presbytère appartient aussi aux descendants de la famille de Retz, toujours propriétaires du château de Montvaillant … à un kilomètre du Presbytère.
Mon nom Reynes vient de l’Aveyron (Séverac-le-Château et Lavergne), du côté de mon grand-père paternel. Du côté de ma grand-mère paternelle, mes ancêtres de La Salle étaient les Maurin et les Boudon, tous cultivateurs. Ils ne figurent pas sur la liste des « phanatiques » de 1703. En trois siècles, ma famille s’est éparpillée sur un rayon de 5 km autour de Florac.
En espérant éclaircir un peu plus ces mystères, merci pour vos précisions
Cécile Reynes
11 novembre 2001 à 18 h 24 min #5363Pierre RollandModérateurDans « Dire les Cévennes », co-édition Club céveno-Presses du Languedoc p 74 (1994), Patrick Cabanel commente le récit du passage d’un prédicateur morave, Weitnauer, en 1771, au séminaire de la Salle Prunet, où « il assiste à la vie du séminaire clandestin que dirige le pasteur Jean-Pierre Gabriac pour former les candidats au séminaire de Lausanne ».
En voici un extrait :
« ? Nous arrivames un peu plus tard au village de [la] Salle, situé dans un agréable vallon. On me logea dans une maison où il y a une espèce de séminaire de neuf étudiants, qui s’y font préparer au ministère sous la direction de deux pasteurs. Tout le monde m’y fit accueil?. Le soir Mr Gabriac revint de la campagne où il avait prêché. C’est un homme qui pourrait faire beaucoup de fruit si, au lieu d’une morale sèche, il tâchait d’inculquer à ses proposants les vérités de la foi. C’est dommage qu’il traite cette affaire avec les jeunes gens en forme de métier? »
Pierre ROLLAND
13 novembre 2001 à 16 h 39 min #5364Cécile ReynesInvitéMerci de cette contribution qui arrive à point nommé. En effet, je reçois également un email (retransmis) émanant d’un récent propriétaire (années 1990) du presbytaire ». En voici un extrait :
‘Vous pourrez trouver des documents concernant l’histoire de cette maison aux
Archives départementales de la Lozère car elle a été étroitement liée à
l’histoire protestante de la région. Voici ce que j’en sais :– elle a été construite en 1714 en même temps que la petite église mitoyenne
avec laquelle elle faisait un tout, c’était « La cure » (qu’on appelle aussi :
le presbytaire). Un premier curé y a séjourné quelques années (le curé
Mercier) puis c’est un pasteur qui s’y est installé (je ne sais pas
exactement à quelle date) alors que le protestantisme n’était pas encore
reconnu comme une religion autorisée en France. Ce pasteur a eu beaucoup
d’influence sur la formation (clandestine) des jeunes générations de
pasteurs au XVIIIeme sicèle, on l’appelait « l’évêque huguenot » et sa
« paroisse » s’étendait « d’Anduze au pont du Tarn » (le pont du Tarn est un gué
sur la rivière du Tarn, près de sa source, qui a de tous temps représenté
une frontière entre deux royaumes. Notre maison à la Salle Prunet était
donc le lieu où ont été formés ces générations de pasteurs « du Désert » (par
référence au Désert traversé par les Hébreux après leur sortie d’Egypte),
période qui prend fin avec l’Edit de Tolérance (à l’époque de la Révolution
française) qui autorise enfin les protestants a pratiquer librement leur
culte et à avoir des bâtiments de culte officiels.
Un voisin, qui appartient à une vieille famille
Floracoise apparentée à des ancêtres célèbres (famille De Retz du château de
Montvaillant) s’est intéressé à ces documents. C’est lui qui m’a communiqué
les informations que je vous transmets ici.’Il est donc possible que « l’évêque huguenot » soit ce pasteur Gabriac évoqué dans votre document. Je compte consulter les archives départementales et celles de la Mairie de La Salle à mon prochain séjour (pas avant quelques mois, hélas !). Il reste toutefois presque inconcevable qu’un presbytère catholique ait pu servir de séminaire protestant clandestin à une telle époque et pendant tant d’années. Je serais heureuse d’une confirmation et d’une explication de cette situation extraordinaire.
Cécile Reynes
22 novembre 2001 à 18 h 46 min #5365Cécile ReynesInvitéJe continue vaillament à faire les demandes et les réponses sur ce sujet, qui semble tout de même intéresser quelques visiteurs…
Il est certain qu’un séminaire protestant clandestin ait existé à la Salle, mais il n’est pas sûr qu’il était installé dans ce Presbytère. Apparemment, c’est l’absentéisme des curés que ces paroisses presque totalement protestantes n’enthousiasmaient pas, et la complicité des nobles de Montvaillant, qui aurait permis à ce bastion protestant de survivre dans ce village bien avantl’Edit de Tolérance. D’après ‘Les Camisards » de Philippe Joutard, le rôle de la noblesse pendant la Guerre des Camisards était assez ambivalent et « n’inspire pas confiance aux autorités qui l’imaginent précisément en train de diriger secrètement les révoltés ». Pourtant, en septembre 1703, c’est à Montvaillant que Montrevel ordonne aux villageois des 9 paroisses de Prunet-La Salle-Montvaillant de se réfugier pendant que les troupes royales brûlent tous ces villages (d’après A. Dumas père, « Massacres du Sud". Enfin, il semble certain que l’Evêque Huguenot, « dont la « paroisse » s’étendait d’Anduze au Pont du Tarn, » était bien Jean-Pierre Gabriac.
En espérant que des lecteurs pourraiont confirmer ou démentir, ou combler quelques lacunes …bonsoir de Londres!
Cécile Reynes
23 novembre 2001 à 8 h 30 min #5366Pierre RollandModérateurUne petite rectification aux très intéressantes autoréponses de Cécile Reynes : les habitants des neuf hameaux de Prunet Montvaillant n’ont pas été obligés de se réfugier au château de Montvaillant par Montrevel au cours du brûlement des Cévennes, mais à Florac avec les habitants de St-Julien d’Arpaon, de St-Laurent-de-Trèves, de Salièges, de Rampon, de Ruas et de Chabrières (Bosc, La guerre des Cévennes, tome II page 148 et Louvreleuil tome II page 50).
Je pense par ailleurs que l’appelation « évêque huguenot » (donnée par les catholiques) correspond plus à Paul Rabaut, leader incontesté des pasteurs du Languedoc dans ces années, qu’au pasteur Gabriac (je n’en ai pas la preuve, mais poursuit les recherches à ce sujet).
Pierre ROLLAND
25 novembre 2001 à 12 h 52 min #5367Cécile ReynesInvitéEffectivement, je trouve sur Internet (www.vandieren.com) cette phrase concernant Paul Rabaut :
« Le Nîmois Paul Rabaut conteste les synodes et ne cache pas sa préférence pour une direction épiscopale qu’il assurerait volontiers lui-même, semble-t-il ».
Je vais contacter le site pour essayer d’avoir des éclaircissements.
En attendant, merci pour les mises au point et les emails reçus de visiteurs.
Cécile Reynes
1 décembre 2001 à 13 h 54 min #5368Cécile ReynesInvitéJe croyais que mon « enquête » commençait à l’enliser quand quelques informations très intéressantes me sont parvenues d’une visiteuse du site, Maguy, que je remercie très vivement ici.
Elle me dit que d’après l’ouvrage de Lasserre sur le Séminaire de Lausanne :
« Vers 1763 le ministre Jean-Pierre Gabriac, restaurateur du protestantisme dans les Hautes-Cévennes. organise un petit séminaire non loin de Florac. Cette école, installée à Mément ( La Salle-Montveillant) comptera jusqu’à dix-huit élèves. Elle est financée par le synode des Hautes-Cévennes et par Gabriac lui-même. Dès qu’ils ont fait des progrès suffisants, les élèves sont chargés d’enseigner le catéchisme. Après une dizaine d’années, l’existence de cette école viendra à la connaissance des autorités. Le-comte de Périgord estimera qu’elle dépasse ce qu’on peut tolérer et interdira aux ministres d’entretenir des séminaires. Il y a alors huit élèves à Mément. Gabriac les congédie, mais parvient à en placer un à Lausanne : Paul de Latour, originaire du Rouergue. Un autre, Louis Mazauric, suivra la même voie un peu plus tard( 1772). Enfin Jean Blanc passera aussi au séminaire par la suite, en janvier 1743
A partir de l’Edit de tolérance, la formation des étudiants sous l’égide d’un pasteur tombe peu à peu en désuétude?.. »
Cela m’ouvre plusieurs pistes,dont notamment, celle du site exact de ce lieu-dit de « Mément », qu’on est tenté de rapprocher de « Mimente ». Si des amateurs de cartes anciennes pouvaient retrouver ce lieu exact, et peut-être m’envoyer une carte par email , cela nous serait très précieux. Par ailleurs, je ne connais pqs l’origine de ce nom de Mimente.
Enfin, toute information sur les personnes précitées pourrait aussi être très utile.
Encore merci pour les diverses contributions apportées jusqu’ici, qui m’ont permis de bien « déblayer » le terrain.
Cécile Reynes
1 décembre 2001 à 17 h 37 min #5369M.CalvayracInvitéVoici un extrait des pages 46 et 47 du livre de claude LASSERRE Le séminaire de Lausanne (1726-1812)
Vers 1763 le ministre Jean-Pierre Gabriac, restaurateur du protestantisme dans les Hautes-Cévennes. organise un petit séminaire non loin de Florac. Cette école, installée à Mément ( La Salle-Montveillant) comptera jusqu’à dix-huit élèves. Elle est financée par le synode des Hautes-Cévennes et par Gabriac lui-même. Dès qu’ils ont fait des progrès suffisants, les élèves sont chargés d’enseigner le catéchisme. Après une dizaine d’années, l’existence de cette école viendra à la connaissance des autorités. Le-comte de Périgord estimera qu’elle dépasse ce qu’on peut tolérer et interdira aux ministres d’entretenir des séminaires. Il y a alors huit élèves à Mément. Gabriac les congédie, mais parvient à en placer un à Lausanne : Paul de Latour, originaire du Rouergue. Un autre, Louis Mazauric, suivra la même voie un peu plus tard( 1772). Enfin Jean Blanc passera aussi au séminaire par la suite, en janvier 1743.
A partir de l’Edit de tolérance, la formation des étudiants sous l’égide d’un pasteur tombe peu à peu en désuétude….
M;Calvayrac
11 décembre 2001 à 9 h 31 min #5370Cécile ReynesInvitéQuelques nouvelles contributions précieuses m’ont été rapportées :
D’une part, en fouillant toute sa bibliothèque, Pierre Rolland nous a trouvé des détails très précis :
« Dans le livre de l’abbé Achille Foulquier, « Notes historiques sur les paroisses des Cévennes » (1906) :
« …Ces immeubles religieux (l’apaisés, on construisit une nouvelle église au village de la Salle, et on aménagea tout auprès une maison pour loger le desservant.
Cette construction fut faite suivant les règles du style roman. Le curé architecte grava sur le linteau de la porte l’inscription suivante qui se lit encore :
« Et portae inferi non proevalebunt adversus eam
—A. Mercier, curé 1714 —
L’église de la Salle fut vendue à l’époque de la Révolution, et acquise par le sacristain même de la localité qui en fit sa propre demeure!
Elle est encore habitée par ses descendants. Le presbytère également aliéné à la même époque, a été transformé de nos jours partie en pailler et partie en bergerie. » (Ceci était écrit en 1906, il y a eu bien sûr quelques changements depuis). Mais les présents propriétaires du Presbytère, qui seront à La Salle dans une quinzaine de jours, me rapporteront certainement une photo de l’inscription latine.
Ensuite, Mme Pauline Duley-Haour, avec laquelle je partage peut-être des ancêtres Reynes aveyronnais, offre d’examiner la correspondance de certains Pasteurs du Désert, dont Gabriac, à la recherche d’indice sur l’emplacement exact du séminaire clandestin (le mystérieux Mément).
Je remercie ici très chaleureusement tous ceux qui s’intéressent à mon sujet et en particulier mes correspondants qui consacrent beaucoup de temps à répondre à mes questions.
Cécile Reynes
11 décembre 2001 à 12 h 16 min #5371Cécile ReynesInvitéDans ma citation précédente, un petit passage du texte (très intéressant) avait sauté. Voici la phrase complète :
« Ces immeubles religieux (église, cimetière et maison curiale de Prunet) furent atrocement saccagés au 16e siècle, et en 1703 les camisards de Lafleur en achevèrent la destruction…Lorsque les troubles religieux furent enfin apaisés, on construisit une nouvelle église … »
Avec mes excuses.
Cécile Reynes
18 juin 2002 à 17 h 03 min #5372Cécile ReynesInvitéJ’ai maintenant rédigé deux chronologies provisoires (une documentée, l’autre reposant sur la tradition verbale)sur le presbytère catholique ou séminaire protestant clandestin (?) de La Salle-Prunet. Je serais heureuse de les envoyer soit par email, soit par la poste, à ceux qui seraient intéressés, surtout s’ils peuvent y apporter des corrections ou additions !
Je cherche des cartes anciennes (une simple photocopie suffirait !) et des précisions sur le lieu-dit Mément (où il y aurait eu un pont), le village de Prunet, les habitants du château de Montvaillant etc, bref tout ce qui pourrait se rapporter au passé (surtout religieux) de La Salle-Prunet.
Salutations
Cécile Reynes
9 septembre 2005 à 15 h 44 min #5373benabenqInvitéAuriez vous de plus amples informations sur ce Louis Mazauris ,élève à La Salle Montveillant qui partit à Lausanne en 1771?Qui étaient ses parents,où était il né,Mes recherches familliales m’ont laissé des lettres me laissant penser qu’il est bien un de nos ancetres directs.EST CE LE PERE DE fRANCOIS lOUIS Mazauric qui après ses études à Lausanne fut ministre du culte à Camares 12?Par avance je vous remercie de votre aide.
4 mai 2009 à 10 h 57 min #5374Gilbert RAMPONInvitéCe forum sur le presbytère de Salle me ramène au Pasteur Jean Pierre Gabriac. Existe-t-il une notice biographique de ce pasteur qui avait créé une école dans ce presbytère?
Je suis en train de dépouiller et de saisir ses registres, en accord avec l’ACGC et je suis curieux d’obtenir d’autres données sur ce curieux personnage. Merci -
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