Certificat du sieur de Vallobscure et Interrogatoires de Marie Laune, Catherine Andriue, Marthe Raffinesque

Archives municipales de St-Jean-du-Gard

GG38 (7)

[Ponctuation, majuscules et accentuation rajoutées]

19e octobre 1705
Certificat du sr de
Vallobscure lieutenant
de fuzilliers de la province
N° iii en quatre pièces

Nous, lieutenant de fusiliers de la province détaché
par ordre de Monsg le marquis de Lalande
à St Jean de Gardonnenque, certifie estant en détachement le 3e 7bre dernier par ordre de Mr de Courten avoir arresté à la methérie des Clauzes paroisse de St Jean la nommée Marie Laune veuve de Pierre Dumas de Soudorgues, prédicante de profection sur laquelle j'aurois trouvé plusieurs libvres défandus, laquelle ensemble Martre Raffinesque de St Martin de Lansuscle qui estoit avec elle et Catherine Andrieue veuve de Jean Martin fermier de ladite metherie j'aurois fait conduire aux prisons dud. St Jean auxquelles Messieurs les consuls auroint fait donner le pain du roy ledit jour jusques à ce jour d'huy que le sr de Courten auroit fait transférer lad. Dumas à Anduze et mettre en liberté lesd. Raffinesque et Andrieue en tesmoing de quoy je me suis signé, à St Jean ce 19 octobre 1705
Vallobscure


Interrogatoire de Marie Laune veuve de Pierre Dumas de Soudorgues
L'an mil sept cents cinq & du vendredi 4e 7bre dans la salle basse du château de St Jean de Gardonnenque par devant nous Marc Antoine Lefebvre docteur es droit commissaire subdélégué de monseigneur l'intendant, heure de six du matin
Ladite Marie Laune veuve de Pierre Dumas du lieu de Soudorgues, nouvelle convertie âgée de soixantte ans ou environ, après avoir presté serement la main mise sur les saints évangilles a promis de dire vérité
Interrogée pour quel subjet elle est en prison et depuis quel temps
A respondu qu'estant couchée la nuit dedans la metherie des Clauses parroisse dudit St Jean, elle y feust arrestée par un détachement des troupes du Roy et conduite le matin dans les prisons dudit St Jean
Interrogée que faisoit elle dans ladite metherie des Clauses quy est un endroit escarté du grand chemin et très subspect
A respondu qu'estant partye hier matin de la parroisse de Valfrancesque où elle a resté despuis un mois fillant quand elle pouvait filler et demandant son pain quand elle ne pouvait pas travailler, elle seroit arrivée à ladite metherie des Clauses où elle auroit couché
Interrogée depuis quel temps elle a quitté sa maison de Soudorgues et la raison pourquoy elle l'a fait
A respondu que ne pouvant travailler à cause de sa viellesse et incomodité le nommé Girbe son beau fils n'avoit voulleu la nourir, ce quy l'avoit obligée il y a environ un an de quitter et d'aller chercher à travailler de lieu en lieu ce qu'elle auroit fait tant à la parroisse de St Martin de Corconnac qu'à celle de Valfrancesque
Interrogée de nous dirre en quelle maison et chez qui elle a travaillé ou resté depuis ledit temps
A répondu quy ne sait pas le non des maisons ni des habitants chez quy elle a travaillé
Interrogée sy elle sait lirre
A respondu et accordé scavoire lirre
Et luy ayant esté exibé deux livres quy luy feurent hier ostés par le sieur de Valescure lieutenant de fusiliers de la province qui commandoit le détachement, l'un institulé Le Nouveau de testament de nostre Seigneur Jesus Crit & les Scaumes de David mis en rime françoise par Clémant Marot Théodore de Bèze imprimé à Charanton et l'autre de prières de ceux qui faisoient proffection de la RPR, et interrogée de nous déclarer sy elle ne sen servoit poure faire des assemblées illicites et exorté le peuple de la campagne de la suivre contre les ordres du Roy
A respondu et accordé qu'un desdits livres luy a esté osté intitullé Le nouveau testament et scaumes de David lequel elle avait truvé dans un buisson à la montagne de St Pierre et que can fust truvé dans la maison des Clauses par ledit détachement, nyant d'avoir fait aucune assamblée ny exorté le peuple de la campagne, a enfin dit que sy elle scavoit precher elle le fairoit, qu'il y a long temps qu'elle n'a pas esté à la messe, qu'elle veut mourir dans la RPR où elle est née
Interrogée sy elle n'a fanatizé, acisté à plusieurs meurtres sacrillèges et incendies, suivi pleusieurs assemblées illicites, donné vivres, armes et assistance aux rebelles
A répondu et acordé qu'avant lesdits désordres de fanatiques elle avoit esté en plusieurs assemblées, mais non pas depuis, & desnyé le surplus de l'interrogatoire
4e 7bre 1705
Interrogatoire de Marie Laune veuve de Pierre Dumas de Soudorgues


Interrogatoire de Catherine Andriue veuve de Jean Martin des Clauzes parroisse de St Jean
L'an mil sept cens cinq & du vendredy quatrième septembre dans la salle basse du château de St Jean de Gardonnenque, par devant nous Marc Antoine Lefebvre docteur es droits commissaire subdélégué de monseigneur de Basville intendant du Languedoc heure de sept du matin
Ladite Catherine Andrieue veuve de Jean Martin nouvelle convertie demeurant pour rentière à la meterie des Clauzes parroisse de St Jean de Gardonnenque âgée de 75 ans ou environ, après avoir presté serement la main mise sur les saits Evangilles a promis et juré dire vérité
Interrogée pour quel sujet elle est en prison et depuis quel temps
A respndu qu'estant couchée la nuit dernière dans la metterie des Clauzes avec deux femmes et un garçon à elle incognus qui seroient arrivés là hiere au soir et demandé à la respondante de leur permettre d'y coucher, un dettachement des troupes du Roy commandé par mr de Valobscure fust les arrester & conduire ce matin dans les prisons de St Jean
Interrogée s'il n'est véritable qu'elle cognoist lesdites deux femmes nommées l'une Marie Laune veuve de Pierre Dumas de Soudorgues, l'autre Marthe Rafinesque fille à feu David du lieu de St Martin de Lansuscle, et le garçon Estienne Benoist de St Estienne, et si elle ne leur a donné retraitte et des vivres et assistence sçachant bien qu'ils estoient des fanatiques, & ladite Laune une prédicante portant des livres deffendus pour faire des assemblées et exhorter les habitants de la campagne de les suivvre, & s'ils ne firent une assemblée à ladite meterie contre les ordres du Roy
A respondu et accordé cognoître led. Benoit seulement & non pas lesd. deux femmes, lesquelles arrivèrent hiere au soir à ladite méterie luy demandant le couvert, ce qu'elle auroit fait & nyé le surplus de l'interrogatoire
Interrogée si elle ne sçait pas qu'il est deffendu par les ordres du Roy de donner retraite, vivres et assistance aux rebelles, et sy elle ne leur a donné plusieurs fois des vivres, retraite et ascistance
A respondu et denyé l'interrogatoire et dit qu'elle n'a pas creu que lesd. Benoit, Laune et Rafinesque fussent suspects, ce qui l'obligea de leur donner retraitte pour coucher la nuit dernière seulement à lad. maison des Clauzes
Interrogée s'il n'est véritable qu'elle est fanatique et na cogneu les assemblées, suivi les rebelles et ascisté à plusieurs meurtres, sacrilèges et incendies contre les ordres du Roy
A respondu et denyé lesd interrogatoires
Interrogée de dire s'il n'est véritable qu'elle avoit dans sa maison plusieurs livres defandus et sy elle n'en a veu un intitulé Le nouveau testament et les pseaumes de David, et un livre de prières entre les mains de ladite Laune ou s'ils ne feurent trouvés à lad. maison
A respondu et dényé avoir heu despuis la conversion généralle aucuns livres deffendus dans sa maison ny ailleurs et accordé avoir veu cette nuit lesdits deux livres entre les mains de ladite Laune dans le temps qu'on l'arresta et non auparavant
Exhortée de dire la vérité
A respondu l'avoir dite réellement, y a persévéré & a dit ne sçavoir signer
4e 7bre 1705
Interrogatoire de Catherine Andriue de la paroisse de St Jean


Interrogatoire de Marthe Rafinesque de St Martin de Lansuscle
L'an mil sept cens cinq & du vendredy quatrième 7bre dans la salle basse du château de St Jean de Gardonnenque, par devant nous Marc Antoine Lefebvre docteur es droits commissaire subdélégué de monseigneur l'intendant heure de six du matin
Lad Marthe Rafinesque nouvelle convertie fille à feu David du lieu de Malafosse parroisse de St Martin de Lansuscle, âgée de trente ans, après avoir presté serement la main mise sur les Sts Evangiles a promis de dire vérité
Interrogée pour quel sujet elle est en prison et depuis quel temps
A respondu qu'estant couchée la nuit dernière dans la metterie des Clauzes parroisse dudit St Jean elle y fust arrestée par un detaschement des troupes du Roy & conduite ce matin dans les prisons dudit St Jean
Interrogée que faisoit elle a lad meterie des Clauzes qui est un endroit suspect et escarté du grand chemin
A respondu que ne trouvant pas à travailler dans son païs elle en seroit partie hier matin pour aller chercher à se louer dans ce païs, & la nuit l'ayant surprise faisant son chemin elle seroit dessendue à lad meterie pour y coucher
Interrogée s'il n'est véritable qu'elle est fanatique & n'a couru les assemblées, suivy les rebelles et acisté à plusieurs meurtres, sacrilèges et incendies contre les ordres du Roy
A respondu et desnyé lesd interrogatoires
Interrogée s'il n'est véritable qu'elle a suivy depuis longtemps la nommée Marie Laune veuve de Pierre Dumas de Soudorgues fanatique et prophétesse et qu'elle cognoit particulièrement et sy elles n'ont convoqué ensemble plusieurs assemblées illicites
A respondu et denyé lesd interrogatoires disant qu'elle trouva hier à lad meterie des Clauzes ladite Laune laquelle la respondante ne cognoit pas ne l'ayant jamais veüe que cette seule fois
Exhortée de dire la vérité
A respondeu l'avoir dite réellement, y a persévéré & a dit ne scavoir signer

Interrogatoires d’Anne Rouelle, Margueritte Sanson, Antoine Barrafort

Archives municipales de St-Jean-du-Gard

GG38 (6)

[Ponctuation, majuscules et accentuation rajoutées]

8e mars 1706
Interrogatoire d'Anne
Rouelle vefve d'Antoine
Teissonière de la
paroisse de Cros
Interrgre d'Anne Rouelle
L'an mil sept cens six et du lundy huitiesme
jour du mois de mars dans la salle du château
de St Jean de Gardonnenque par devant nous
marc Antoine Lefebvre docteur et advocat
dudit St Jean, comre subdélégué de Monseignr
de Basville intendant de la province du
Languedoc, heure de deux après midy
Anne Roelle nouvelle convertie, veuve d'Antoine
Teissonnières du lieu de la Rouvière parroisse de
cros diocèse d'Allais, agée comme a dit de 55 ans
ou environ, dettenue prisonnière dans les prisons
dudit St Jean, après avoir presté serement
la main mise sur les saints Evangilles a promis et
juré dire véritté, a esté interrogée et a
respondeu comme suit,
Interrogée du subjet pourquoy elle est en
prison et despuis quel temps
A respondu que lundy dernier premier de ce
mois un déttashement de la garnison de
Collognac vint à sa maison de la Rouvière pour
l'arrester prisonnière et l'auroit conduitte aux
prisons de Lasalle et jeudy dernier en celles
dud; St Jean ne scachant pour quel subjet
Interrogée s'il n'est véritable que ledit jour
de lundy dernier premier de ce mois Pierre Ba...
dit Lacroix et François Grand dit Mandagout
soldats de la compagnie du sr d'Assas app.
de fusilliers de la province, accompagnés
d'Annibal gashe tailleur d'habits du Vigan
allant dudit Vigan à St Jean ne se seroient
arrestés aud. lieu de la Rouvière pour boire,
et s'estant adressés à la respondante, il ne
luy auroint demandé son nom et si d'abord
elle ne leur auroit répondeu quelles gens
estes vous, et s'ils estoint cretiens à quy elle
se peut fier et si elle ne les auroit creu
camisards de proffession parce qu'ils estoient
abilliés en bourgeois et si sur cella lesd. deux
soldats s'estant servis du mot de serve Dieu
luy auroint respondeu qu'ils estoient camisards
et qu'elle pouvoit se fier d'eux, sur quoy lad.
Rouelle leur ayant demandé que ce qu'ils
serchoit, lesd. soldats lui auroint respondeu
qu'ils soiteroint de voir Fidel et Claris
et sy pour lors lad. Rouelle ne respondit
que pour Fidel elle ne leur en pouvoit pas
donner de nouvelles, mais bien de Claris lequel
elle offroit de leur faire voir dans un
moment et sy alors elle n'appella une
fille nommée Margte à laquelle elle dit
voicy de ces gens il faudroit leur faire
parler aux autres, et sy sur cella lesd.
soldats ne dirent à la respondante où est
ce qu'ils ce pouroint mettre à couvert pour
estre en seuretté des troupes du Roy afin
qu'aucun déttashement de la guarnison de
Collognac ne les surprit, à quoy la respondante
auroit respondeu qu'elle les mettroit en
seuretté et qu'il falloit se tirer du grand chemin
A respondeu et desnié led. interrog.re en la
forme qu'il est coushé, bien est vray que
led. jour de lundy dernier environ les deux
heures après midy elle seroit partie dud.
lieu de la Rouvière pour aller à la métherie
du Merle quy en est fort près et auroit
rencontré lesd. trois hommes lesquels luy
demandèrent le chemin de Collognac et le
leur ayant monstré lesd. trois hommes luy
demandèrent encore de leur donner de
nouvelles de Fidel et Claris, à quoy elle
leur auroit respondeu qu'elle n'en scavoit
pas, sur quoy ils continuèrent chacun leur
chemin, et nie le surplus dud. interrogatoire.
Interrogée s'il n'est véritable que lorsqu'elle
eut promis auxd. trois hommes de leur faire
voir Claris et qu'il les mettroit en seureté
de l'insulte de la garnison de Collognac,
un de ces trois hommes n'auroit dit qu'il
alloit mettre son camarade en fassion sur
une auteur pour descouvrir qu'aucun
détachement ne les surprit et sy d'abord
lesd. deux soldats accompagnés dud. Gache
tailleur estant partis et recogneu parce
qu'ils n'étoint de camisards elle n'avoit
fait évader led. Claris et autres rebelles
qu'elle avoit cashés dans sa maison et
peu de temps après lesd. deux hommes
estant revenus avec un déttashement de la
garnison de Collognac aud. lieu de la Rouvière
où estant arrivés à la maison de la répondante
le Sr de la Piquetterie commandant led.
détachement ne lui auroit demandé si elle
ne cognossoit lesd. deux soldats de la
compagnie de d'Assas et que ce qu'elle leur
avoit dit et si elle n'auroit respondeu qu'elle
les cognoissoit
A respondeu et desnié led. interrogatoire en la
forme qu'il est coushé mais estre véritable
que peu de temps après que lesd. trois hommes
l'eurent quittée deux d'iceux seroint revenus
aud. lieu de la Rouvière avec un déttashement
de la garnison de Collognac lesquels auroit
foullié la maison de la répondante et
ensuitte celle de ses voisins sans qu'il leur
ait dit ce qu'ils sershoient
Interrogée s'il n'est véritable que despuis
les mois de septembre et octobre de l'année
1704 que les rebelles attroupés se soumirent
à l'obéissance du Roy elle n'a receu et reffugié
ches elle tant de nuit que de jour ceux quy
restent encore et entre autres Claris, Fidel
et autres ausquels elle fournissoit les
vivres et autres shozes nécess.res au préjudice
des ordres du Roy et par exprès led. jour
de lundy premier du courant aud. Claris et
autres rebelles qu'elle avoit receux dans sa
maison
A respondeu et desnié led. interrogatoire.
Exortée de dire la véritté
A respondu l'avoir ditte recollée y a persévéré
et a dit ne scavoir signer

8e mars 1706
Interrogatoire de
Margueritte Sanson de
la parroisse de Cros
Interrogatoire de Margtte Sanson
L'an mil sept cens six, et du lundy huitième jour
du mois de mars dans la salle basse du château
de St Jean de Gardonnenque, par devant nous
Marc Antoine Lefebvre docteur et advocat
dudit St Jean, commre subdélégué de Monseignr
de Basville intendant de Languedoc
Margueritte Sanson nouvelle convertie
fille de Jean Sanson de la metterie du
Merle parroisse de Cros diocèze d'Alais
détenue prisonnière dans les prisons
dudit St Jean, âgée de vingt-deux ans ou
environ, après avoir presté serement la main
mise sur les Sts Evangilles, a promis et juré
dire vérité, a été interrogée et a répondu
comme s'ensuit
Interrogée du sujet pourquoy elle est
en prison, et depuis quel temps ;
A réponduqu'elle fut arrestée vendredy
dernier une heure avant le jour par un
détachement de la garnison dudit St Jean
commandé par Mr de Valobscure qui l'auroit
trouvée couchée dans son lict à ladite
metterie du Merle, et conduite dans les
prisons dudit St Jean ne sachant
pourquoy ;
Interrogée s'il n'est véritable que
depuis les mois de septembre et octobre
de l'année 1704 que les rebelles atroupés
se soumirent à l'obéissance du Roy, elle et
son père n'ont receu et réfugié [eux] tant de
jour que de nuit ceux qui restent encore, et
par exprès Claris, Fidel et autres auxquels
ils ont fourny les vivres et autres choses
nécessaires, au préjudice des ordres du Roy
A répondu et desnié ledit interrogatoire
Interrogée s'il n'est véritable que lundy dernier
de ce mois, deux soldats de la compagnie de
Mr d'Assas habillés en bourgeois accompagnés
d'Annibal Gache tailleur d'habits du Vigan
s'en allant dudit Vigan à St Jean passa
à lad. metterie de la Rouvière qui est
tout près celle du Merle feignant d'être
camizards parce qu'ils estoient habillés
en bourgeois, lesdits soldats s'estant informés
avec Anne Rouelle veuve d'Antoine
Teissonière dudit lieu de la Rouvière
de leur donner des nouvelles de Fidel et de
Claris, ladite Rouelle après leur avoir
répondu qu'elle fairoit voir Claris, auroit
appellé la respondante à laquelle elle auroit
dit voicy de ses gens, il faudroit leur faire
parler aux autres
A répondu et desnié ledit interrogatoire
pour n'avoir pas veu lesdits trois hommes
parce qu'elle estoit allée ledit jour à St Hipolite
pour vendre des poumes et quelques
fromages, d'où elle revint le soir, et arrivée
chez elle à l'entrée de la nuict, ou estant
sa mère lui auroit dit que ladite Rouelle
l'avoit appellée ledit jour ne sachant ce
qu'elle vouloit, et qu'elle luy auroit
répondu qu'elle estoit allée à St Hipolite
et qu'on avoit arrestée prisonnière
la dite Rouelle ne scachant pourquoy
Interrogée à qui elle vendit ses poumes
et fromages à St Hipolite
A répondu qu'elle auroit vendu
lesdites poumes et fromages à un
mangonnier qui demeure devant la fontaine
du plan de Croye de St Hipolite du
nom duquel elle n'est pas mémorative
Exhortée de dire la vérité
A répondu l'avoir dite, recollée y a
persévéré, et a dit ne scavoir signer

Interrogatoire de Antoine Barrafort
L'an 1706, et du lundy huitième mars dans
la salle basse du château de St Jean de
Gardonnenque, par devant nous Marc Antoine
Lefebvre docteur et advocat dudit St Jean
commre subdélégué de Monseignr
de Basville intendant de Languedoc,
Antoine Barrafort nouveau converty du lieu
de la Rouvière, parroisse de Cros diocèse
d'Alais, âgé comme a dit de soixante ans
ou environ dettenu dans les prisons dudit
St Jean après avoir presté serement la
main mise sur les Sts Evangilles a promis
et juré dire la vérité, interrogé et a
répondu comme suit
Interrogé du sujet pourquoy il est en
prison et depuis quel temps
A répondu qu'il fust arresté vendredi dernier
une heure avant le jour par un
déttachement de la garnison dudit St Jean
commandé par Mr de Valobscure
qui l'auroit trouvé couché dans son lict
audit lieu de la Rouvière et conduit
dans les prisons dudit St Jean ne scachant
pourquoy
Interrogé s'il n'est véritable que depuis
les mois de septembre et octobre
de l'année 1704 que les rebelles atroupés
se soumirent à l'obéissance du Roy
s'il n'a receu et réfugié chez lui tant
de nuit que de jour ceux qui restent encore
et par exprès Claris, Fidel et
autres ausquels il a fourny de vivres
et autres coses nécessaires, au préjudice
des ordres du Roy
A répondu et desnié ladite interrogatoire
Interrogé s'il n'est véritable que lundy
dernier environ les deux heures après
midy deux soldats de la compagnie de
Mr d'Assas et Annibal Gache tailleur
d'habits du Vigan passant audit lieu de
la Rouvière s'en allant à St Jean
demandèrent au répondant de leur donner à
boire et sy le répondant ne l'auroit
fait après leur avoir demandé quelles
gens ils estoient, qu'ils luy eurent
repondu qu'ils estoient camizars, et de
leur donner de nouvelles de leurs frères
et s'il ne les creut d'abord camizards
parce qu'ils estoient habillés en bourgeois
et sy ledit jour Claris et autres rebelles
ne furent à sa maison se réfugier, et
conférer ensemble
A répondu et desnié ledit interrogatoire
en la forme qu'il est couché, bien est vray
que ledit jour de lundy dernier environ
ladite heure un desdits rtrois hommes
qu'il recogneut estre un soldat des troupes
du Roy vint à dadite maison pour
luy demander à boire, ce qu'il fist, tant
à luy qu'à deux autres hommes qui estoient
dehors sa maison lesquels après avoir
en partant continuant leur chemin
dirent qu'ils estoient des camizards, ce
qu'il ne creut pas, mais bien des
soldats, et nie le surplus de
l'interrogatoire
Exhorté de dire la vérité
A répondu l'avoir dite récollé
y a persévéré et a dit ne savoir signer

Estat des camizards rendus de la ville et parroisse de St Jean de Gardonnenque

Archives municipales de St-Jean-du-Gard

EE2 34

[Ponctuation et accentuation rajoutées]. Document très abimé, avec plusieurs lacunes.

22e octobre 1706
Estat des camizards
rendus de la ville
et parroisse de St
Jean de Gardonnenque
en ayant deslivré
un semblable a
Mr de Partarrieu
pour le mander à
Monseigneur le duc
de Roquelaure

N° CXXX
Vériffié

Estat du non des camizards
rendus de la ville et paroisse
de St Jean de Gardonnenque fait
par messieurs les consuls de
St Jean de Gardonnenque à la
réquisition de Mr de Partarrieu
lieutenant colonel commandant
audit st Jean, suivant l'ordre qu'il
en a reçu de Monseigneur
le duc de Roquelaure lieutenant
général …armées du Roy
…………………en cette
Provin………Languedoc

Pierr[re ……….. habitant au
mas…………
Jacques [Cor]riger de St Jean
a pris [parti] dans le Régiment
d'Hainaut compagnie de Grateloup
Jean Gaufre de St Jean a pris partty idem
Daniel Grevoullet
Henry Grevoullet de St Jean frères
Isaac Grefeuille de St Jean
Fran …………uze de St Jean
sorti du royaume
Antoi…………
Jacques …..[Lafon] de Crosviel
Louis La ….idem frères
Habram Mazel de Felguières
est sorty du royaume
Jacques Cros de Felguières
Guas (?) Regnier au Masnoeuf

…..les susnommés
……nouveaux convertis
Bonn…….;;nbien
……….. a Crosgnarens

fait ……..douze octobre
mil sept…..
Lefebr……..consul perpétuel

Estat des armes des camizards quy ont estés remis au magazin d’Allais

Archives municipales de St-Jean-du-Gard

EE2 33

[Ponctuation et accentuation rajoutées]

25e 7bre et 1er
octobre 1706

Estat des armes
des camizards quy
ont estés remis au
magazin d'Allais
avec ma descharge
au bas faitte par
le Sr Perot garde
magazin

No iiiixxiiii
Vérifié

Etat des armes qui étoient au pouvoir
de Me Marc Antoine Lefebvre avocat
premier consul de Saint Jean de
Gardonnenque, subdélégué de Monseigneur
de Basville Intendant du Languedoc
dont la plus grande partie des fuzils
avoient été achaitez des soldats
qui les avoient pris des camizards
à raison d'un écu pièce par feu Me
Paul Viala aussy subdélégué

Vingt cinq fusils d'aminution y en
ayant un sans platine et deux la crosse
rompue

Dix neuf fusils de chasse en mauvais
état y en ayant trois sans platine
parmy lesquels y a un fuzil boncanier (?)
qui est celuy qui fut pris a La Porte
de Brenoux premier chefs des camizards.

Sept canons de fuzil vieux
Un pistollet d'arçon
Deux vieilles platines
Une vieille allebarde
Vingt quatre épées d'amunition

Nous certiffions que les armes marquées
Cy dessus ont esté remises par Mr Lefebvre
Subdélégué de Mr de Basville pour estre
Portées au magasin d'Alais dont led.
Sr Le Febvre aura soin de se faire donner
Un receu au bas de l'estat présent par le
garde magasin d'Alais, fait à St Jean de
Gardonnenque le 25e septembre 1706
Du Deffand de Lalande

Nous, garde magasin du fort d'Alais
certifie avoir receu de Monsieur le
Marquis de Lalande les armes
marquées en l'estat cy dessus fait
A Alais le premier octobre mil sept cens
six

Archives municipales de St-Jean-du-Gard

Le répertoire des Archives communales de St-Jean-du-Gard établi par Charles Delormeau et publié en 1977

Nous publions ici une transcription de l'intégralité (à notre connaissance) des documents ayant trait à la guerre des camisards des Archives Communales de St-Jean-du-Gard conservées actuellement au Musée des Vallées Cévenoles, soit une douzaine de textes. Cette publication est possible grâce à son directeur et fondateur Daniel Travier qui nous a communiqué la plupart des documents photocopiés.
Les cotes sont celles de l'inventaire Delormeau ci-dessus, mais les numéros entre parenthèses de la série GG38 ne font pas partie de l'inventaire : c'est un numéro d'ordre que nous avons rajouté pour distinguer les documents.

EE2.18. 2e juin 1704 Estat des habitants de St Jean quy ont Suivy les rebelles

EE2.25. 23e febvr et 1er octobre 1705, Mgr de Lalande au sujet du nommé Pierre Larguier de St André de Lancize qui a rendu ses armes et en a indiqué qu'il y en aurait entre les mains du sieur du Pradal de lad. paroisse en conséquence l'ai fait conduire a St Estienne à Mr de Bassompré

EE2.33. 25e 7bre et 1er octobre 1706 Estat des armes des camizards quy ont estés remis au magazin d'Allais avec ma descharge au bas faitte par e Sr Perot garde magazin

EE2.34. 22e octobre 1706 Estat des camizards rendus de la ville et parroisse de St
Jean de Gardonnenque en ayant deslivré un semblable a Mr de Partarrieu pour le mander à Monseigneur le duc de Roquelaure

GG38 (1). 26e Xbre 1704 Estat des prizonniers de St Jean de Gardonnenque Estat des prisonniers qui sont à St Jean de Gardonnenque envoyé par le sieur Lefebvre premier consul à Mgr de Lalande, apostillié par ledit seigneur

GG38.(2) 27e 8bre 1702 Interrogatoire de Marie Alméras

GG38. (3) 9 Xbre 1706 Pain fourni aux prizonieres par le sr Soubeiran consul avec la quitance au bas faitte au profit du sr Lefebvre premier consul peyant pour la communauté pour 1# 10 s.

GG38.(4) 13e janvier 1705 Interrogatoire d'Antoine Térond des Vanels parroisse de Vébron

GG38. (5) 27 8bre 1702 Interrogatoire de Damaris Dupuy

GG38. (6) 8e mars 1706
- Interrogatoire d'Anne Rouelle vefve d'Antoine Teissonière de la paroisse de Cros
- 8e mars 1706 Interrogatoire de Margueritte Sanson de la parroisse de Cros
- Interrogatoire de Antoine Barrafort

GG38 (7)
- 19- octobre 1705, certificat du sieur de Vallobscure lieutenant de fusilliers de la province
- 4 septembre 1705 Interrogatoire de Marie Laune veuve de Pierre Dumas de Soudorgues
- 4 septembre 1705 Interrogatoire de Catherine Andriue veuve de Jean Martin des Clauzes parroisse de St-Jean
- 4 septembre 1705 Interrogatoire de Marthe Raffinesque deSt Martin de Lansuscle

GG38 (8) 24 octobre 1707, copie de la lettre écrite par Monseigneur le duc de Roquelaure au sr Doise commandant à St Etienne (sur l'arrestation de trois femmes fanatiques de St-Etienne-Vallée-Française)

 

Le château de St-Jean-du-Gard où était située la prison dont il est question dans les documents ci-dessous (photo prise sur le site internet www.cdt-gard.fr)

Depuis le 1er mai 2005, le château est ouvert au public (pour renseignements, voir le site http://www.chateausaintjeandugard.com/

 

Dépenses de la communauté de Boucoiran suite à la guerre des camisards

(texte trouvé et transcrit par Maguy Calvayrac)

Le château de Boucoiran

AD30 3E40
Consulat de Boucoiran
Comptes 1704_1718

Compte de Recepte et Dépance que metet Bailhe
Mr Pierre Maurin comme consul du lieu de Boucoiran
en l'année mil sept cent quatre et mil
sept cent quinze (en partie) devant vous messieurs
les maires et consuls dudit Boucoiran pour
estre clos et arresté par messieurs les auditeurs
de la communauté ;

Et represante sommairement que
La Communauté assemblée pour faire
nouvelle Ellection Consullaire, le Comptable
et Jean Avon furent nommés pour Consul et
Scindict de cette communauté le premier
jour de Lannée mil sept cent quatre
ayant aministré les affaires de cette Communauté
le mieux quil leur fut possible et le
31° mars de lannée mil sept cent
quinze aussi ladite Communauté assemblée
pour le même fait et comme Guilhaume
Fromental pour lors consul estoit décédé
le comptable et Pierre Crouzet furent
nommés pour Consul et scindic ayant aussy
administré la charge le mieux quy leur
a esté possible, voulant se charger dans
le compte des sommes qu'il a reçu et
en faire voir l'emploi dans le Chapitre de
dépance quy sera aussi employé Cy apres
Chapitre des recettes [……]

Chapitre de Depance
Bailhe en dépance le comptable pour luy
estre alloué les sommes suivantes premièrement
la somme de quinze livres pour la valeur
de deux salmées d'avoine a raison de sept
Livres dix Sols la Salmée qu'il a fourny pour
les Dragons du régiment de la Lande suivant
le reçu de Boyer consul pour lors du 3° janvier
1690 Ici remis et cotté n°I
Veu le receu, alloué

Plus le comptable a payé au s° François
Latour hoste pour la dépance du s°de Bousen ?
pour lors commandant pour le …………………
la somme de douze livres suivant
le reçu dudit Latour du 20X1701 ici remis
et cotté n°II
Rayé attendu que cela regarde les Nouveaux
Convertis et remis son reçu

Plus la somme de cinq livres huits sols
payés au sieur Noir capitaine de
Bourgeoisie pour le justecorps du tambour
que la communauté devait fournir suivant
l'ordre de Monseigneur L'intendant du 5 ,9bre
mil sept cent deux et la lettre dudit S° Noir
quy sont ici remis et cottés n°III
veu les pièces alloué

Aurait aussi payé suivant mandement de
Mr Robert maire la somme de seize livres
à Nouveau Et David Maurin massons pour
des réparations faites aux murailles apert
du mandat du 4 . 9bre. 1703 qui demande
estre alloué icy remis et cotté n°IIII
veu le mandat et ouy les habitants alloué

Suivant l'ordre de Monseigneur Lintendant
du 10 Xbre 1703 quy ordonnait que la communauté
ou le corps de la jeunesse feraient deux soldats
Monsieur Robert maire fit tirer au sort et
serait tombé à Méric de Lavolt et à Jean
Vidal, le comptable fit un acte audit Meric
pour le luy signifier comme est plus
emplement spécifié dans ledit acte quy sera
icy remis [l'acte du 14 janvier 1704 demande
pour juillet une livre trois sols six deniers
y compris le comd° ou papier] avec
ladit ordonnance et ledit verbail du sort du 13 janv.
cottés N°V VI VII. Alloué

6_ Le comptable fut obligé d'aller à Uzès
pour y conduire lesdit Méric et Vidal pour
les présenter devant Mr le Com re demande
pour lui estre alloué la somme de cinq
livres tant pour son voyage estant à cheval
que pour sa dépense et de celle desdit .
Ouy les habitants ; alloué pour deux livres
dix sols ,et le surplus rayé

7_Comme le commissaire n'aurait reçu
que le dit Vidal et renvoyé ledit Méric pour
l'avoir trouvé trop mince , aurait payé
audit Vidal suivant lordre de Monseigneur
Lintendan cy-dessus remise la somme
de douze livres que la communauté lui devait
fournir et le surplus à Mr le Commissaire pour
sa réception en tout dix neuf livres qui demande
lui estre alloué
alloué

8_La jeunesse de Boucoiran aurait travalhé
à faire un autre homme et aurait trouvé
Pierre Dumas, le comptable fut obligé
daller à Uzès encore pour le présenter à Mr
le commissaire. Et avant cela luy aurait fait
accomoder ses souliers payé pour eux
vingt deux sols ; cependant il fut refusé
et falut sen retourner aud° Boucoiran pour
la dépense ou voyage du comptable demande
trois livres antout quatre livres deux sols
alloué pour deux livres de sa journée avec
dépense, le reste rayé

9 et 10_ Encore laD° jeunesse aurait enrollé le nommé
Pierre GAZAIS du lieu de la Salle de Gardon.
Le comptable fut encore obligé d'aller à
Uzès pour le présenter à Mle commissaire
Comme cestait dans le temps des rebelles,
le comptable fut obligé de rester dix
jours avec ledit Gazais et un autre homme
à la ville d'Uzès à cause du
desordre quil (y) avait tous les jours
pour la depance des dix jours pour trois personnes
ou sa mule payé acheté vingt livres que
demande lui estre alloué remet
l'engagement du S° Gazais pour en justifier cotté IX
Alloué pour dix livres après avoir ouy les
habitants et le surplus rayé.

11_Suivant autre mandement de Mr Robert aurait
payé à Nouvaux masson cinq livres pour le
contenu du mandat datté du 8 février
1704 qui demande lui estre alloué remet iceluy
sous la cotte N ° X
Alloué après avoir ouy les habitants
et veu le mandat.
12_ Le sieur Royer commisaire aurait ecrit
au Comptable comme consul le 10 mars 1704 a payé
pour le port vint sols qui demande luy estre alloué
remet lad° lettre pour en justifier sous cotte n°XI ;
Veu et alloué
13_Aurait reçu autre lettre de M° de Montigni
secrétaire de Monseigneur lintendant
du 6 avril 1704 payé pour le port huit
sols qui demande luy alloué remet icy
la D° lettre pour justifier sous cotte N°XII
Veu le mandat alloué

14_Encore suivant un mandement de Mr Robert Maire
aurait payé à Boyer hoste Vingt sols pour les causes
cy mentionnées apert du mandat du 14 Juin 1704,
Icy remis et cotté N°XIII
veu le mandat alloué

15_ Le 4.7bre 1704 aurait payé le comptable quatre
livres dix sols pour faire rafraîchir les camisards
qui passaient estant randus, apert de la declaration
du Sr Daygaliers quy est Icy remis et cotté N°XIIII
Veu la declaration et ouy les habitans alloué

16_Le huitième septembre mil sept cent six le
comptable paya au Sr Labric quatorze livres
dix huit sols pour dachat d'achaux que la communauté
luy devait …entout dix sept livres huit sols,
remet lereçu du S Labric, cotté XV
veu la lettre et le rereceu dudit Labric, alloué
pour quatorze livres dix huit sols et le surplus rayé

17_ Aurait encore fourny le comptable seize livres
pour la porte de l'église suivant la délibération
prise par la communauté ; et M Robert , maire
aurait fait un certificat comme il aurait
payé cette même somme à Jean Agniel
le 10 avril 1704 apert diceluy icy remis et cotté N °XVI
veu le certificat et ouy les habitans alloué

18_Plus le comptable aurait payé audit Agniel
quatre livres dix sols pour les clous les
pieux de bois ou les journées de son
Compagnion employées à faire le marchepied
de Lautel, le comptable aurait fourny les
planches et pour icelles demande deux
livres en tout six livres dix sols apert
de la quittance dudit agniel tant des
seize livres ci dessus que des quatre livres
dix sols du 7 mars 1707 ; Icy remis et cottéN°XVII
Renvoyé au compte des nouveaux Convertis et rendu le billet
19_ Plus a encore payé pour trois ports de lettres
adressées aux consuls veu les ordonnances de Monseigneur
Lintendant pour faire aficher et publier dans
la communauté pour les offices des inspecteurs aux
Boucheries apert à payé pour icelle
deux livres six sols et pour en justifier
remet les ordonnances et enveloppes icy pour cotte N °XVIII
Veu les pièces alloué

20_ M Nouvel consul le vingt cinq novembre
mil sept cent huit retira des mains du
comptable la somme de soixante six livres
quil avait entre ses mains , comme ayant
esté député de la communauté, le 10 .8 bre.1708
suivant les extraits des deslibérations qui sont
remises dans le compte des receptes sous
cotte lettre A ……recu de Nouvel consul cotté N°XIX
veu le receu alloué pour soixante six livres
21_ Pour sa journée employée pour aller retirer
la susdite somme( à Uzès) estant à cheval demande trois livres
alloué pour deux livres le surplus rayé.
22_Plus demande luy estre alloué deux journées
par luy employé pour estre aller expres à la ville
d'Uzès comme député de la communauté suivant
la délibération du 13 janvier 1700
pour retirer la somme de vingt huit livres,
comme il s'est chargé en compte
pour l'armorial la première pour navoir
trouvé ledit Receveur et la seconde pour
avoir retirer l'argent, estant à cheval et
demande lui estre alloué six livres
Alloué pour deux livres quinze, le surplus rayé

23_Il aurait falu faire refaire la barrière
du moulinas et celle du pourtallet et
pour la fermeture des traverses _en mil sept
cent quatre_ payés pour Icelles cinquante quatre
livres douze sols scavoir pour celle du
moulinas trente livres, pour celle du
pourtallet quinze livres et pour les fermetures
des traverses neuf livres douze sols
qui demande lui estre alloué ne
pouvant justifier de cette somme
attendu que les officiers quy commandaient
icy le fesaient faire par force ; demande
pour en justifier que les habitants soient ouys .
Ouy les habitants, alloue
24 _ Plus le comptable aurait encore fait fermer
deux portes_en 1704_ scavoir celle quy est derrière
l'église et celle quy est du costé du château
et fait une guéritte à cheau et sable
sur la muraille du pourtallet payé
pour tout quinze livres qui demande luy estre alloué
ouy les habitants , alloué

25_En lannée dernière mil sept cent quinze
et le 23 septembre Mr Jean Huguet avait présenté requeste à
monseigneur l'intendant pour faire décharger
de la capitation et du dixième des revenus
impozés à Boucoiran [……],ordonnance
de M° Lintendant du 16 octobre 1714 remise et cotté XX
veu les pièces , alloué

26_ Port de lettres, alloué
27_ Le comptable aurait remis une lettre du
scindic du diocèze quy ordonnait de
dresser un estat de toutes les Indiennes
de cette communauté, payé pour icelle
huit sols que demande luy estre alloué,
icy remise et cotté N°XXII ;alloué
28_ avoir payé pour faire faire decrest
et crier tant pour la taille deffanses
et vet que pour les sauterelles vingt deux sols
ouy les habitans, alloué
29_a luy pour ramasser ses pièces ou pour
assister à la dresse de son compte
demande pour luy estre alloué cinq livres
ouy les habitans alloué trois livres, le surplus barré
30_Celuy quy a dressé le present compte
payé pour le papier timbré six livres
dix sols qui demande luy estre alloué
alloué pour quatre livres dix sols et le surplus rayé
A vous messieurs les auditeurs ce quil vous plaira
Quatre livres
BILAN ( résumé)
Recette 183L 3S
Dépense 279 L 19S 6d
La communauté doit encore au comptable 96 L 16s 6 d .
Il pourra s'en faire payer quand bon lui semblera ,
Clos et arrêté au lieu de Boucoiran, en présence des soussignés
ce vingt septième mars mil sept cent seize
ROBERT, MAURIN , ROBERT, NOUVEL,
DEVEZE auditeur, BOYER consul,
SAUVANT ? FROMENTAL, PIC , FROMENTAL, MAURIN;
Clôturé le 28 may 1718
MAURIN, GUIRAUD consul.

Procès à la mémoire d’Abraham Mazel

AD34 C192 f°521Nicolas Delamoignon
Entre le procureur du Roy demandeur en reparation des crimes de leze majesté au second chef, attroupement avec port d'armes, revolte et rebellion contre les troupes du Roy d'une part
Et deffunt Abraham Mazel de la paroisse de St Jean de Gardonnenque et le nommé Coste Md (marchand) a la ville d'Uzès, l'accusateur ouvrant a la deffance ( ?) de leur memoire et deffendeurs d'autre part
Vu les sieurs officiers du Presidial de Montpellier l'arret du conseil d'Etat qui ont attribué la connaissance du cas dont s'agit le verbal et interrogatoire fait par le Sr delarnac notre subdélégué au département d'Uzes a un de ceux qui etaient attroupés avec le defunt habran Masel et Coste, vu le 15 octobre pour mémoire la procédure criminelle faitte par le sieur Loy notre subdélégué au département de cette ville information par lui faitte contre les cadavres desdits habran mazel et coste, l'ordonnance et nomination de Mr Reinaud procureur de la cour des aides curateur par nous pris d'office pour deffendre leur mémoire, le verbal d'acceptation les interrogatoires et reponce dud sieur Reinaud, les conclusions préparatoires, l'ordonnance sur la forme ou procédés, le cahier de recolement et confrontation de temoin et du pres mois les conclusions deffinitives et ouy le raport du sieur Loy notre subdélégué et de Mr Reinaud curateur devers le bareau
Nous de l'advis des sieurs officiers du presidial par jugement souverain et de dernier ressort avons lesdits Abraham Mazel et Coste, declaré duement atteints et convaincus des cas mentionnés au proces, pour reparation de quoi, ordonnons que leurs mémoires demeureront condamnées eteintes et supprimées a perpetuité, la teste dudit Abraham Mazel portée au lieu de Vernoux et celle dudit Coste a la ville d'Uzès ou elles seront attachées a un potteau et exposées pendant trois jours, après lesquels elles seront brullées aux places publiques desdits lieux par la main du bourreau et les cendres jettées au vent et declarons tous et chacun leurs biens acquis et confisqués au proffit de Sa Majesté, sauf la huitieme partie pour leurs femmes et enfants s'ils en ont, et condamnons aux despens du proces solidairement fait a Monpelier le 18 octobre 1710suivent neuf signatures
Delamoignon
Bornier pr.
Loys subd.
Duvidal
Jousserand
De Lescure
Barbe
Caucat
Manse ou Marye

Mémoire sur Salomon Sabatier de St-Roman-de-Codière

Salomon Sabatier (dit Salmonet)

AD34 C190.259

Mémoires concernant Salomonet Sabatier du mas de Drilholes paroisse de St Roman de Codières
Salomonet est avec les camisards depuis le commencement qu'il y en a eu
Il était prédicant
Et environ le milieu du temps des camisards, il commandait une petite troupe.
On a assuré qu'il a été de plusieurs meurtres
On croit fermement qu'il était de l'assassinat de Mr le prieur de Cézas commis le 24 aoust 1706 sur le chemin de Cézas à l'endroit appelé le col des Trives, et qu'Arnaudet en était aussi. Lors de cet assassinat le prieur avait avec lui deux hommes qui conduisaient six mules chargées de meubles, dont l'un était son valet nommé Jacques Védrines de la Montagne qui demeure présentement à la métairie des Caizergues près St Bauzille de Putois avec le fermier du sieur de Valmalle, et l'autre nommé Vidal Philip qui était valet du Sr Temple frère dudit sieur Prieur, qui est présentement dans la compagnie du Sr Rieu capitaine de fusilliers de montagne en quartier à ce qu'on croit du costé des Vans. Ses deux valets virent l'assassinat et les assassins, et pourraient [re]connaitre ledit Salomonet, il est envoyé une copie de la déposition que ses deux valets firent à St Hippolyte le lendemain de l'assassinat.

Environ le mois de février 1708, ledit Salomonet fut trouvé et manqué avec trois autres armés à Cros près la métairie d'Hébrard Pomaret qui leur donnait retraite, par le sieur Ollivier capitaine de volontaires, lequel Hébrard et tous ceux de sa maison furent faits prisonniers et conduits à Alais, et quelques temps après ledit Salomonet fut encore manqué à Alais, et Jean de la Borie son camarade fort blessé et pris, alors ledit Salomonet et Arnaudet se rendirent pour sauver ledit Jean de la Borie et ledit Hébrard qui furent mis en liberté.

Dans le mesme temps, qui est environ février ou mars 1708, ledit Salomonet sortit du royaume par permission et s'en alla à Genève, et ledit Arnaudet ayant resté à Montpellier, il se sauva à Genève quelque temps après.

Environ la Magdeleine 1709, ledit Salomonet est rentré dans le royaume et le 17 avril 1710 il a été pris à Alais.
Pour de preuve comme ledit Salomonet a été prédicant et attroupé avec port d'armes, il y en aura, les camisards rendus et plusieurs paysans ayant assisté à ses prédications déposeront bien cela s'il est nécessaire, mais apparemment il l'avouera.

A l'égard des assassinats où ledit Salomonet a assisté, et principalement à celui du pauvre M. le prieur de Cézas, où on croit sûrement qu'il en était, il sera difficile d'en avoir de preuve, parce que les camisards rendus n'accordent rien sur ce chapitre d'assassins, et il peut bien être que ledit Salomonet s'en est vanté à plusieurs paysans où il allait manger, on croit que les valets qui étaient avec ledit sieur prieur lorsqu'il fut assassiné [re]connaitront ledit Salomonet.

Pain fourni aux prizonieres par le sr Soubeiran

Archives municipales de St-Jean-du-Gard
GG38 (3)

 

Archives municipales de St-Jean-du-Gard
GG38. [Ponctuation, majuscules et accentuation rajoutées]

Pain forni aux
prizonieres par le
sr Soubeiran consul
avec la quitance au bas
faitte au profit du sr
Lefebvre premier
consul peyant pour
la communauté
pour 1# 10 s.

n° CXLI
Vériffié

Rolle du pain que j'ai fait donner aux
prizonières de l'ordre de monsieur de
Partarieu comandant
Le 9e Xbre 1706 ont estés mizes en prizon
Martine des Ondes à la maison de la-
quelle Labeile camizard a esté tué
et Marguerite Toureile et Jeanne
Atgeire quy estoient alhors à lad. maizon
led. jour ont heu le pain et jusques
au mardy quatorzième dud. qui font
cinq jours chacune 1# 10 s.
Ce trentième dexembre mil sept cens
six j'ay été ramboursé des trante sols
cy dessus par Mr Lefebvre premier consul
Soubeiran consul

Lettre écrite par Monseigneur le duc de Roquelaure au sr Doise

Archives municipales de St-Jean-du-Gard
GG38 (8)

[Ponctuation, majuscules et accentuation rajoutées]

24 octobre 1707
Copie d'une lettre de mr le duc de Roquelaure au sr Doise pour enlever trois phanatiques
Le 3e 9bre ont este conduites aux prisons de St Jean et y ont couché, fourny 4 £ 1/2 de pain à 13 s et 4£ bois pour les chauffer
n° Lxxiiii
vériffié

Copie de la lettre écrite par Monseigneur le duc de Roquelaure au sr Doise commandant à St Etienne
A montp le 24e 8bre 1707
Ayant esté informé Mr qu'une fille de la
parroisse de St Estienne de Valfrancesque
nommée la Gongonne et deux femmes du
même lieu l'une appelée Jeanne Hours
femme d'Antoine Panne et l'autre Jaquette
Manen veuve de Rioumal se meslent de
fanatiser, de tenir des discours séditieux
et de retirer les prédicants. Je vous prie
de les faire enlever toutes trois et de me
les envoyer à St Hipolite, estant bien aise
de les faire examiner, et de voir ce
qu'il y aura à faire, je suis Mons très
parfaitement à vous

... trois prisonnières ont couché
à St Jean ce 3e 9bre 1707 et leur ay fourny par
ordre de Mr de Partarieu commandant 4 £ 1/2 pain et 4 £ de bois